Vent de fronde au collège de Saint Martin. Depuis quelques jours, des élèves de cet établissement tranquille se révoltent contre les méthodes d’un de leurs professeurs.
M. Muller enseigne l’allemand depuis 1987. Sa réputation n’est plus à faire. Il est capable d’intercepter tous les « petits mots » que les élèves s’échangent pendant son cours. D’année en année, les jeunes se transmettent son surnom, même s’ils sont peu nombreux à en comprendre le sens. Pour tous, M. Muller est « Stasi ».
C’est surveillance sans faille qui provoque la contestation chez les élèves. Les faits sont jugés très graves. On parle d’atteinte à la vie privée. Un élève de 3e qui préfère garder l’anonymat accepte de témoigner «J’ai longuement hésité avant de prendre la parole, mais Stasi entend tout, note tout. L’ensemble fait l’objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui sont les destinataires! On pourrait en rire s’il ne s’agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l’homme a bien changé »
« Il y a un mur entre ma salle et la cour de récréation.«
Du coté de l’enseignant, c’est le maintien de l’ordre qui prime. Hors de question de laisser circuler des messages. « « Le travail rend libre, les gamins doivent d’abord avoir terminé le leur avant de s’amuser». M. Muller affirme ne pas avoir l’intention de modifier ses pratiques. « Il y a un mur entre ma salle et la cour de récréation. Les petites histoires doivent rester de l’autre coté !»
Entre les deux camps, aucune conciliation n’est possible. Mais la victoire des uns semble inéluctable. Les élèves ont trouvé le moyen de contourner la vigilance de Stasi : Ils s’envoient des SMS.
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